8 femmes
Les chansons du film de François OZON Huit Femmes représentent chacune un des personnages féminins du film. Ces chansons représentent la personnalité et l'évolution drammaturgique de chacune.
Toutes les chansons choisies par Ozon appartiennent au répertoire de la variété française, des années 1950 aux années 1980.
Musique de Jil, paroles de Jan et Jacques Plait.
Elle donne le la. La cadette qui aime son père, qui surtout a le plus d'énergie dans cette famille de bourgeoises. Cette modernité est accentuée par ce rock-boogie, à l'origine chantée par Sheila, période couettes (en 63), au début de sa carrière. On doit au duo parolier-musicien de nombreux succès des yé-yés, y compris certains de Johnny Halliday.
Musique de Michel Berger, paroles de Françoise Hardy.
Huppert s'approprie le joyau musical du film (disons la meilleure des 7 chansons de variété). Maintes fois reprise, la chanson a cartonné dans les " charts " avec le style très personnel du compositeur-producteur d'inspiration " eltonjohnienne ". Le piano est évidemment central dans cette composition. Mais cette chanson en deux temps a permis à Françoise Hardy de passer des yé-yés à la variété populaire chic, celle avec des textes. L'album du même nom sort l'année de naissance de Thomas Dutronc, en 73 et lorsque Berger rencontre France Gall, qui reprendra la chanson en 94.
originalement : " Can't give you anything " - Hugo Perretti / Luigi Creatore / George David Weiss
Elle illustre le rapport entre la liberté et l'amour, entre l'argent et les hommes. Chanson sensuelle, quasiment blues de night club, on revoit Jessica Rabbit faisant son grand numéro de femme fatale dominée. La chanson jazzy n'a rien d'étonnant puisque Nicoletta, belle voix des années 70, en fut l'une des interprètes en 75. Le titre, très pop US, a été repris par les Modern Talking.
lien vers la chanson originale
Musique de Edmond Bacri, paroles de André Popp.
Bacri était l'un des auteurs d'Aznavour, Montand, Bourvil… avec Popp, ils écrivent cette chanson pour Marie Laforêt. Ce trio va donner l'apogée de leur œuvre respective, et leurs plus grands succès. A chaque fois, ce sont des petits films en chansons. Nous sommes en 67.
Musique de G.Kelly, paroles de D. Faure.
Hymne à l'amour sous toutes ses formes, entre garçons, entre femmes, ce slow déprimant est aussi un appel à la tolérance. Ca ne pouvait être qu'une chanson de Dalida, la méga-star du disco, l'idole des gays. La chanson date de 1973, elle n'est qu'une face B, d'un single beaucoup plus célèbre, Paroles Paroles (le duo avec Delon).
Musique de Jean-Louis d'Onofrio, paroles de Franck Ivy.
En 87, ce tube du Top 50 avait été chanté par Corynne Charby (comédienne qui jouait dans La Chèvre). Pure pop-song, Béart lui donne un peu de sens. La chanteuse d'origine n'a toujours pas été réhabilitée par les show TV célébrant les eighties. Pourtant elle fait partie de ses chanteuses dont le succès dure une année, intense.
Musique et paroles de Michel Mallory
Chanson française dans la plus grande tradition. Il faut dire que Mallory a écrit pour Sardou, , Vartan, Hallyday, … L'ironie est que cette chanson fut chantée par Sylvie Vartan, la plus " glamour " des chanteuses yé-yés. La même Vartan qui aurait du jouer le rôle principal des …. Parapluies de Cherbourg, qui valut à Deneuve la carrière qu'on lui connaît. C'était en effet le premier choix de Demy. On retrouve ce titre sur l'album de 76, " Qu'est ce qui fait pleurer les blondes ? " Ici la chanson est quasiment murmurée, sans trop d'effet.
Poème de Louis Aragon, mise en musique par George Brassens.
Sans doute en qualité, le must du film, et son final. Le poète, adulé par les communistes, rencontre le guitariste prodige et anarchiste, avec la voix d'une des plus grandes dames du cinéma. Evidemment cela surclasse tout le reste. Pas innocent que cette chanson fut reprise par Nina Simone (en 93). 10 ans avant, en 83, c'est Barbara qui avait chanté Brassens à travers ce poème extrait de " La Diane Française " (1946). Brassens enregistra la chanson en 53 (Les amoureux des bancs publics).